21.5.12

Fin du blog.

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Je vais être obligé d'arrêter ce blog, j'ai été "choisi" comme chroniqueur sur lerapenfrance.fr et je me consacre à la musique ici . En plus de mes études, je ne peux donc plus tenir ce site à jour comme je le voudrais.

Je continue à poster régulièrement de la musique sur Twitter si vous voulez continuer l'aventure, c'est ici.

Merci pour ces presque 1000 téléchargements, et à bientôt.

1.5.12

WSN - Volume 11


Vous connaissez la chanson, on va faire court, bonne écoute ! N'hésitez pas à partager.


29.4.12

Atteindre la discothèque idéale. #1





Je pense qu'on peut dire après 50 ans qu'on a réussi sa vie si on a quelque part chez soi une collection de disques digne de ce nom. C'est tout de suite plus charmant d'avoir quelques pochettes et livrets qui en valent la peine plutôt que 400 Go de musique sur son disque dur... Aujourd'hui, vous allez pouvoir remplir le rayon 'Electro' avec une sélection de dix disques que je considère comme indispensable, dans leur genre, dans une bonne discographie.

Evidemment, le problème avec l'électro c'est que souvent les artistes sortent des singles ou des EP de remixes, mais rarement des albums entiers, ou en tout cas qui sont rarement constants dans leur qualité (pensée à SebastiAn, Surkin ou Para One). Les albums qui suivent ont donc cette caractéristique : ils sont bons dans leur ensemble, avec peu de mauvaises chansons, et c'est donc pour ça qu'ils sont un bon investissement pour caler dans l'armoire du salon.


Fatboy Slim - You've Come a Long Way Baby (1998)


C'est une pochette mythique, et des tubes que vous avez forcément déjà tous entendus (Right Here, Right Now, Praise You, The Rockafeller Skank), mais le reste de l'album est lui aussi excellent, à avoir absolument.



The Chemical Brothers - Surrender (1999)


Sans forcément être un grand fan des Chemical Brothers, rien qu'en regardant la télévision, vous avez entendu une chanson de cet album à travers la publicité pour Air France (Asleep From Day). Cet album est majoritairement connu pour sa chanson Hey Boy, Hey Girl, qui fait trembler les dancefloors du monde entier.



Daft Punk - Discovery (2001)


Les puristes vous diront que le chef-d'oeuvre de Daft Punk, c'est Homework, car c'est lui qui a créé l'électro comme on la connait aujourd'hui. Personnellement, je trouve que l'album le plus abouti des deux robots c'est Discovery, de la première à la dernière seconde il n'y a rien à jeter.



Ratatat - Ratatat (2004)


Je sais pas si en en faisant exprès aujourd'hui, on pourrait faire une pochette aussi vintage que celle-ci. Pourtant il ne faut pas se méprendre, cet album est selon moi le meilleur du groupe. C'est un son particulier, des harmonies particulières qui font tout le charme de ce disque.



Soulwax - Nite Versions (2005)


Les deux frères, après avoir enflammé le monde entier avec 2 Many Dj's sont revenus avec un groupe de rock et un album magique : Any Minute Now en 2004. L'année suivante, ils ressortent un album qui remixe entièrement les chansons présentes sur Any Minute Now et on en arrive à ce chef d'oeuvre qu'est Nite Versions. (A voir : Part Of The Weekend Never Dies)



Justice - Cross (2007)


Je ne pense pas avoir besoin de présenter cet album. On n'avait pas vu un tel engouement pour l'électro depuis les Daft Punk, Justice débarque directement avec cet album dans la cours des grands et n'en sont toujours pas ressortis. (A voir : A Cross The Universe)



Midnight Juggernaut - Dystopia (2007)


Ces australiens (Midnight Juggernauts) sont présents parmi plusieurs mix de Justice, ce qui prouve déjà leur qualité. La particularité du groupe est d'inclure dans la plupart de ses chansons une batterie plutôt que des beats electro. L'album Dystopia contient des tubes comme Into The Galaxy ou Ending Of An Era.



Jon Hopkins - Insides (2009)


Cet anglais qui a travaillé avec beaucoup de monde très haut-placé (Coldplay, Brian Eno) arrive ici avec un album très particulier qui mélange des morceaux à l'ambiance très sombres et des ballades au piano. C'est comme un genre à lui tout seul. Pour les mélomanes, vous aurez sûrement déjà entendu la chanson Light Through The Veins quelque part...


Gui Boratto - Take My Breath Away (2009)


Encore une fois, les puristes vous diront que le meilleur disque de Gui Boratto c'est Chromophobia, personnellement je préfère celui-là car il est plus facile d'accès, plus mélodique avec des tubes comme No Turning Back. La pochette mérite de toutes façons à elle seule d'avoir ce disque chez soi.


DatA - Skywriter (2009)


C'est le dernier disque électro en date qui m'a vraiment bluffé du début à la fin. DatA a choisi de sortir Rapture et One In A Million comme singles, mais n'importe quelle autre chanson de l'album aurait pu faire l'affaire tellement la qualité est présente. Si vous n'êtes pas allergiques aux synthés, il faut absolument avoir ce Skywriter chez soi.




Cette selection n'est bien sûre pas extensive, et j'ai volontairement choisi de ne pas mettre d'extrait car j'estime que ce sont des albums qui doivent s'écouter en entier. De toutes façons je n'aurais jamais su choisir quel extrait mettre tellement j'aime de chansons là-dedans...

22.4.12

Je découvre... #3




Suite de cet article.



2010 : Le renouveau des années 1990.

Difficile d'évoquer un retour aux sources sans parler d'Al'Tarba. Le beatmaker toulousain particulièrement actif depuis la fin des années 2000 a su produire parmi les meilleures chansons de ces trois dernières années, notamment avec Nekfeu ou Hugo Boss. Ici, on va parler de « Majeur & Vacciné » de Swift Guad, parce que la production est tout simplement géniale, bien noire, bien sale. Sur ce morceau, on retrouve l'ambiance du début des années 1990, c'est récurrent du son actuel au niveau du rap français, une sorte de retour aux sources. Al'Tarba a sorti un album « Lullabies For Insomniacs » en 2011 où on se rend compte du talent de beatmaker qu'il a, encore une fois pour tous ceux qui soutiennent que les gens de hip-hop ne sont pas des musiciens.


On continue dans les samples de musique classique avec ces deux lyonnais, Maux2Passe qui sortent « Sur Une Autre Planète » en 2010. Heureusement pour nous, ils sont bel et bien sur Terre. Ils n'ont même pas 500 fans sur Facebook alors que cet album est un des meilleurs albums de rap depuis cinq ans. La punchline facile, et les reflexions intelligentes, chaque chanson est ultra-travaillée, ce qui donne un résultat plus que satisfaisant. « Il est préférable d'avoir des comptes en Suisse, que des contencieux ». « Le public, qui kiffe les pubis sur les publicités alors à l'infini je façonne mes idées, comme un ouvrier d'Arcelor harcelé par son supérieur ». Bref, excellent.


On ne peut pas ne pas en parler, ils ont fait le buzz et ont contribué à redorer un peu la réputation du rap français chez les jeunes avec leur style cool/tranquille (un peu trop travaillé à mon goût), les membres de 1995 commencent à se payer une bonne part de succès dans le milieu. Avec « Dans ta Réssoi », Nekfeu va littéralement éclater, et son air de beau-gosse va immédiatement le placer comme idole des jeunes filles. La résultante étant qu'il naît évidemment parmi le public d'habitués une réticence à l'égard de ce jeune crew, surtout après que Sneazzy West eût signé chez Banlieue Sale (La Fouine, Canardo...). Pourtant, on oublie un peu vite le « La Main sur le Mic » de Nekfeu, ou son disque avec son groupe : 5 Majeur. Et on ne peut pas dire le contraire, il existe de très bonnes chansons de 1995, c'est le cas de « Laisser une Empreinte » magnifiquement produit par Juliano.


Attention, préparez vos oreilles, la chanson qui suit est d'une qualité impressionnante. L'affaire est un association (futur label) de rappeurs aux alentours de Paris avec notamment Mothas la Mascarade ou BPM. Leur première mixtape est sortie en 2011 et elle est plutôt inégale d'après moi. L'ensemble est pas mal, mais une chanson sort du lot de façon très nette. « 6 MC's » présente bien chaque membre du groupe. Mon coup de cœur va directement à Tonio Mc, le deuxième qui rappe, qui est pour moi actuellement le rappeur le plus prometteur, malgré le fait qu'il ait fait très peu de chansons. Il est aussi membre de Naïad, on va rapidement en entendre parler. Il a une voix particulière, si vous regardez le clip, vous verrez qu'il a une bonne gueule digne des années 1990 un peu Kool Shen-like. Je mise beaucoup sur lui dans les années qui viennent pour représenter le rap en France.


Si le hip-hop fait un grand retour ces dernières années, c'est notamment grâce aux beatmakers qui ont su s'éloigner des productions commerciales pour revenir à la source. Parmi eux, on peut citer Goomar qui signe ici la production de « J'me Casse » d'Ol'Kameez avec Gaïden. Le sample est choisi avec goût et se mélange parfaitement avec leurs voix. « C'est pas comme si j'avais des barbelés autour de mes espérances mais j'veux parsemer le doute dans vos têtes, chercher l’irrévérence. ». Qu'il est bon d'entendre encore en 2012 des morceaux travaillés, avec un sens. Goomar signe aussi la production de plusieurs autres morceaux sur l'album d'Ol'Kameez que je vous encourage donc à découvrir si ce n'est pas déjà fait.


Un autre beatmaker qui fait beaucoup parler de lui ces derniers mois avec la même recette : Noname. Il signe chaque production de sa compilation « Au Service Du Fond » qui réunit une bonne floppée des MC's du moment : Fayçal, 1995, Futur Proche... La qualité des productions est digne des années d'or du hip-hop français. J'aurais pu citer beaucoup des chansons présents sur cette compilation, mais autant en profiter pour parler en même temps de Mysa. Encore un rappeur qui ne déçoit jamais, toujours de bonnes choses à dire, et ce n'est pas ce morceau « Mal Pour Un Bien » qui nous prouvera le contraire. « Tu serres des mains poisseuses de gars haineux au pensées moites ».


Kyf fait parti des derniers petits rappeurs qui commencent à faire parler d'eux cette année. Son maxi quatre titres 24 Mètres carrés produit par Névro, qui passe parfois de l'autre côté du micro d'une belle manière aussi, est une belle promesse pour l'avenir. C'est aussi ce qui fait le charme de ce milieu, chaque jour on peut découvrir de nouveaux talents, il suffit d'écouter un peu ce que les MC's ont à dire. Sachant qu'en ce moment, les gens ont du mal à s'écouter et à se comprendre, le rap permet de rappeler ces valeurs tant oubliées. Dans le titre « 24 Mètres Carrés », Kyf délivre des paroles relativement sombre sur un beat qui l'est tout autant.


Avant de revenir sur le futur du hip-hop et sur toutes les tournures que prennent actuellement les beatmakers, un dernier morceau qui fait parti du revival du début des années 1990 : « Hip-hop affilié part II » de Losee Loss. La production (dont vous reconnaitrez obligatoirement l'air) est signée Sexan. J'en profite de ce morceau pour parler du featuring qui y participe : Walter. Ce MC a le don de trouver les perles du hip-hop, il a déjà fait des morceaux avec Nekfeu, L'Affaire, James Legalize... Sa voix est immédiatement reconnaissable car étant très sombre, il est habitué aux textes qui dénoncent. Cette chanson ne s'y prête pas car c'est plutôt une ode au hip-hop, un bon moyen de conclure cette rétrospective.


Et maintenant, le hip-hop ça va être quoi ?

Mais ce n'est pas fini. Avec le temps et la démocratisation, toute relative, du rap, on a vu des groupes mélanger les genres, entre humour, hip-hop, et chansons d'un autre genre, c'est le cas des Stupeflip. Vous connaissez probablement « Depuis qu'Je Fume Plus d'Shit », mais le groupe est revenu en 2011 avec un album « The Hypnoflip Invasion » qui est un extra-ordinaire mélange de genre : des interludes humoristiques, de faux hymnes dance (« Gaëlle »), une lettre ouverte à Mylène Farmer. Ils sont totalement en marge du milieu hip-hop, pourtant certains morceaux sont excellents. En écoutant l'album, on voit tout de suite que ce groupe n'a rien à voir avec les productions dont on a déjà parlées, fini les samples de musique classique, fini les ambiances sombres, place à l'humour, certes noir, et à la joie de vivre lorsqu'on écoute l'ensemble de l'album.


Dans le même genre, on peut aussi parler du Klub des Loosers qui sont de retour cette année avec l'album « La Fin de l'Espèce ». Ce genre de groupe fait maintenant pleinement parti du mouvement hip-hop, alors que l'ambiance du disque est totalement différente des ambiances qui pouvaient être présentes dans les années 1990. Finalement, c'est un peu un courant qui ferait comme une sous-catégorie de rap français. Dans le même sac on pourrait mettre certains morceaux de TTC ou des Svinkels... Bref, la seule chose qui fait débat avec Klub des Loosers, ce n'est pas la qualité ou non des morceaux, c'est aimez-vous ou non la voix de Fuzati ?



Les samples next-generation.

Impossible que vous soyez passés à côté du tube « Opposite of Adults » de Chiddy Bang dont le beatmaker Xaphoon Jones a samplé l'enorme "Kids" de MGMT. C'est une tendance récente, au lieu de plonger dans le fond de la funk des années 1970, dans les musiques de films japonais, ou dans les morceaux classiques, pourquoi ne pas sampler des morceaux récents et mainstream ? Chiddy Bang s'est fait un nom en samplant entre-autres Yelle ou Passion Pit et ensuite ç'a été la déferlante, entre Wiz Khalifa avec Empire of The Sun, OnCue avec Feist, Chris Webby avec La Roux... Il fallait bien que le mouvement arrive en France. On a de très mauvais exemples qu'on ne fera que citer ici, genre La Fouine avec son sample d'Adele. Mais il existe de bonnes surprises, parmi elle, le jeune Wilow Amsgood qui sample Cry Me A River dans sa chanson « Dans Une Spirale ».



Dans la même veine, avec des samples de morceaux un peu moins récents, on peut parler de l'excellent beatmaker Basement Beatzz. Son projet « En Sous-Marin » avec les MC's Alpha Wann et Nekfeu contient des samples inhabituels car on ne s'attendrait pas à entendre quelqu'un rapper dessus. Le « Soul Bossa Nova » de Quincy Jones qui rend tellement honneur au générique d'Austin Powers, voit sur l'intro de ce projet Alpha Wann et Nekfeu poser un couplet, autant dire qu'on ne s'y attend pas.


Un événement va avoir lieu en 2012, c'est le retour de Disiz, le grand retour. Il s'est entouré des meilleurs pour son disque, et cela se voit quand on écoute les premiers extraits. Le morceau « Le poids d'un gravillon » ne sample rien d'autre que le tube de M83 « Midnight City », difficile de faire plus récent. Mais encore plus fort, le morceau « Shadow Boxing » sample l'excellent « Swim Good » de Frank Ocean, autant dire ce qu'il peut se faire de plus hype (si je puis dire) aujourd'hui, ou presque. Ce qui est cool, c'est que le flow de Disiz passe parfaitement bien dessus, ce qui n'est pas toujours le cas pour certains morceaux de Chris Webby ou Chiddy Bang, dont l'album est catastrophique soit dit en passant.


Pour conclure, on pourrait se demander quelle va être la prochaine étape au niveau des productions de hip-hop. Si l'on en croit les Etats-Unis, il y a deux courants très tendances en ce moment. D'un côté, on a les productions très brutes, presque trop amatrices, dont le chef de gondole est le clan OFWKTA dont font parti Tyler, the Creator, Hodgy Beats, Frank Ocean, etc. Certains MC's français comme Grems ou Odezenne (anciennement O2zen) peuvent se rapprocher de ce style là sur certains morceaux, mais ça reste trop faible comme initiative, à voir si dans les mois qui viennent un collectif va se faire remarquer de la même façon que OFWKTA l'a fait. L'autre grand courant, ce sont les productions très lourdes, sans sample vraiment reconnaissable, avec beaucoup d'effets sur les voix du MC, comme sur la mixtape LiveLoveA$AP d'A$AP Rocky. Il n'est pas rare que sa voix soit pitchée vers le bas de façon vraiment exagérée comme sur « Bass ». Je n'ai pas connaissance d'un MC français qui se dirige vers ce genre de hip-hop. Mais un fait amusant est qu'un beatmaker français a participé aux productions de la mixtape d'A$AP Rocky, il s'agit de Soulfein 3000.

En dehors des Etats-Unis, la principale origine du hip-hop est l'Asie est particulièrement le Japon avec en tête de file le très regretté Nujabes. L'ambiance de ce type de hip-hop est très particulière, assez atmosphérique, il suffit d'écouter Kondor, Tsunenori, ou Thomas Prime. On se croit directement en Asie. Malheureusement, la France semble bouder ce genre de son. Pourtant, je pense que c'est un bon moyen d'exploser, sachant qu'il y a très peu de morceaux dans le genre en France, ce serait immédiatement novateur et donc inspirateur de succès. Un bon exemple est ce que le beatmaker Dolor a fait au morceau Boulogne Tristesse de Zoxea. Il a utilisé une partie de la bande-son de Naruto (donc aux sonorités japonaises) et ça donne immédiatement au morceau une touche particulière.





En bref, je pense qu'il y a assez de lignes pour convaincre les plus réticents que le rap français fait bel et bien parti du milieu de la musique au même titre que les autres genres. Si jamais vous entendez encore quelqu'un autour de vous dire que le rap ce n'est pas de la musique, j'espère que vous saurez lui expliquer que Skyrock ne représente que la partie émergée de l'iceberg, une mauvaise partie qui plus est. Avec la nouvelle génération qui arrive, et les anciens qui sont toujours présents, il n'y a pas à douter que le rap français a encore de beaux jours devant lui, en tout cas, moi j'ai confiance.






15.4.12

Je Découvre #2



Suite de cet article.


2000 : Le rap français peine à confirmer ?

On oublie souvent les années 2000 lorsqu'on parle de rap français, parfois à tort, mais il faut l'avouer, souvent à raison. Avec l'explosion de la musique électronique, cela a fait une belle brèche pour que le hip-hop se mélange avec ce nouveau style. Mais il existe des pépites, des morceaux qui doivent être entendus. C'est bien sûr de ceux là qu'on va parler ici, en effectuant un bref retour en arrière.


Si je vous dis « J'pète les plombs », vous savez tout de suite de qui je parle. On connait beaucoup Disiz pour ses morceaux relativement humoristique, mais il ne faut pas le réduire à ça, il a fait plein d'excellents morceaux, parmi eux ce « Force et Faiblesse » produit par Medeline. Disiz, c'est un peu l'homme touche-à-tout, avec des featurings un peu partout, un album de rock sous le nom de Peter Punk, un album avec Grems sous le nom de Klub Sandwich... Bref, il marque en 2012 son grand retour avec déjà d'excellentes chansons présentées, on y reviendra plus tard.



Il existe des groupes qui n'ont jamais déçu, ils sont rares et sont souvent placés au rang de mythe ou d'icone de tout un genre. Parmi eux on pourrait citer Daft Punk au niveau du rayon électro. Pourtant il aurait fallu se souvenir de l'année ou « Human After All » sortait dans les bacs, parce qu'à l'époque il avait été relativement boudé par les critiques. Aujourd'hui il fait partie des classiques, au même rang que les autres albums du groupe. Au niveau du rap, on va parler ici du Saïan Supa Crew. Tous leurs albums, tous leurs inédits, tout ce à quoi ils ont pu toucher s'est immédiatement imposé comme classique dans le paysage du hip-hop français. Vous chantez peut-être encore parfois « Angela » quand vous prenez une douche, ici je vous laisse écouter « J'ai Dit », qui suffit à prouver la qualité de ce groupe.


La Cinquième Kolonne est un groupe stéphanois qui n'existe plus aujourd'hui, mais en 2003 ils sortent « Derrière Nos Feuilles Blanches », leur unique album qui mérite sa place ici. Produit par Defré Baccara, ce disque aurait pu se vendre à des centaines de milliers d'exemplaires s'il était sorti en 1998, avec des tubes comme « Juste Un Loser ». Les titres sont imparables, parfois parsemés d'extraits de voix (cinéma ou phrases lues) qui sont choisis avec soin : « Les sentiments, il n'y a rien de plus troublant, et plus la passion est grande plus il est difficile de lui échapper. La différence entre la haine et l'amour n'est pas plus épaisse qu'une feuille de papier. Tel est le destin : même le plus sanguin des assassins n'est qu'un enfant face au karma d'une femme. »



Certains groupes font des albums qui sont d'une telle qualité qu'on ne les oublie jamais. Vous connaissez « Sergent Pepper » ou « Nevermind », celui là est un monument au niveau du hip-hop français. Après Saint-Etienne, place à Rennes qui a fait naître Psykick Lyrikah. Dans leur album « Des Lumières Sous la Pluie », on sent des les premières notes qu'on a affaire à quelque chose d'unique. Plus qu'un simple disque, c'est toute une atmosphère qui est retranscrite à travers les micros. Finalement, le projet est à l'image du titre, chaque chanson est sombre, terne, comme usé par les textes qui lui font honneur, un peu comme une lumière sous la pluie. Je vous laisse avec le titre éponyme, 7 minutes intenses dans l'univers unique de ce groupe. Gardez-en tête que c'est un morceau qui ne devrait être écouté uniquement dans le cadre d'une écoute entière de l'album.



Il y a des personnes à qui la question ne se pose pas, lorsqu'on les voit, on est obligé de les appeler Monsieur. Oxmo Puccino fait parti de ces gens : une dégaine tellement particulière, un flow unique au milieu des autres Mc's. Jamais déçu par ce grand monsieur présent depuis très longtemps dans le milieu, c'est lui qui dit : « J'ai mal au mic c'est la seule tristesse que je ressens, tu m'as planté dans le dos, y'avait pas d'sang, car c'est du son qui coule dans mes veines en BPM ». Oxmo Puccino peut se vanter d'avoir représenté fièrement le rap français durant les années 2000, fidèle à lui même, ses textes font parti des plus travaillés de France. « Longtemps pendant mon jeune âge, je pensais que l'usine faisait les nuages ». Je voulais vous mettre "Laisse-Moi Fleurter", mais impossible de la trouver sur Youtube, alors je vous mets "Cactus de Sibérie" (2004) issue de l'album du même nom.


Si je vous parle de Soprano, vous allez me prendre pour un fou sachant ce qu'on peut entendre de lui à la radio en ce moment. Pourtant, ce MC revient de loin, membre des Psy'4 De la Rime, ce collectif a connu une bonne époque et a réalisé quelques très bonnes chansons qu'il ne faut pas oublier. Le pire étant que c'est Soprano qui est à la production du morceau que je vais vous faire écouter, je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais visiblement il n'a plus la même patte au niveau des studios. Ce morceau de 2005 « Le Monde est Stone » qui n'a rien à voir avec le tube de Fabienne Thibeault est un cri au secours porté à l'attention du monde. « Il n'y a pas de gang sans arme, ni de corps sans âme, peu de mères sans larmes ».


Dans les années 1990, Dj Mehdi représentait l'electro dans le monde du hip-hop, dans les années 2000, c'est l'inverse, Dj Greem et 20Syl vont représenter le monde du hip-hop en électro. Ils sont membres de C2C, collectif de platinistes qui ont gagné quatre fois le championnats du monde des DJ's : le DMC. Mais à la base, les deux étaient déjà membres d'Hocus Pocus dont ils assurent les productions. On pourrait parler pendant plusieurs heures de la qualité de leurs trois albums tellement la qualité est présente, avec des samples savamment choisis, allant de Césaria Evora à Miles Davis. Il n'y a pas à dire, Hocus Pocus est incontestablement un des meilleurs groupes qui soit arrivé dans le paysage audio-visuel français. J'ai mis ce morceau particulièrement parce qu'il mélange Hocus Pocus et C2C, mais aussi parce qu'il montre toute la complicité du groupe. Pour l'avoir vu joué en live, ce morceau est génial car les paroles que dit 20Syl parlent d'effets que Dj Greem et les autres C2C s'empressent d'appliquer immédiatement. Pour être plus clair quand 20Syl dit « Scratchant les battements », une seconde plus tard, on entend un scratch fait sur la piste de batterie. (Idem à propos de l'accapella)


J'avais dit qu'on y reviendrait, c'est le moment venu. Booba fait définitivement débat aujourd'hui, certains le respectent pour Lunatic, les autres lui crachent dessus pour son côté bling-bling. Je suis un peu d'accord avec les deux partis, mais il ne faut pas oublier qu'il tient probablement les meilleurs punchlines des textes de France. « T'as l'esprit serré comme une chneck de thai, tu connais rien au son comme Fred de Sky ». Jaynaz propose ici une production à base de samples classiques pour un joli morceau de Booba : « Le Duc de Boulogne ». On se demande à qui il s'adresse surtout avec ce sample très... Louis XVI.


Leo Le Bug est un personnage mystérieux qui ne s'étale pas beaucoup dans les médias. Membre de Chinese Man, dont vous connaissez forcément la chanson « I've Got That Tune », il est à l'origine d'un morceau incroyable. Le flow est signé MOP, donc c'est en anglais, mais Leo Le Bug est bel et bien français, c'est pourquoi je trouve que ce morceau a sa place ici. Samplant le Lacrimosa de Mozart d'une très belle façon, tout en suivant la progression harmonique du morceau d'origine. Le titre monte en puissance quand on sent venir le refrain, l'ensemble se mélange étonnamment bien. Parfois on pourrait en venir à se demander, si aujourd'hui Mozart entendait ça, qu'en penserait-il ? Ce morceau qui figure sur l'album « Music To Wake Children Up » paru en 2008 fait pour moi parti des tous meilleurs titres de hip-hop internationaux jamais sortis.


On reste dans les samples classiques avec cette fois Chopin. Le collectif Scred Connexion est peu représenté médiatiquement pourtant dans le milieu hip-hop, ils font parti des pilliers qui n'ont jamais déçu. Dans ce morceau « Le Poids des Préjugés », Koma et Mokless énumèrent de façon très intelligente les clichés que peuvent avoir les gens sur les banlieux, les arabes, etc. « Paraît qu'on est considérés comme de mauvaise graine, et que c'est de notre faute si les gens votent à l'extreme ». « Paraît qu'on vend de la came, comme des trafiquants, et qu'on traite nos femmes, comme des talibans ». C'est un message qui est récurrent dans le hip-hop, mais qui bien sûr n'est que très peu médiatisé. J'attends le jour où un des mecs de la Scred Connexion sera invité sur le plateau du Grand Journal (comme Orelsan qui, étrangement, est un blanc provincial avec une bonne équipe de communication derrière lui).


On en a parlé plus haut comme membre d'Ideal J, Kery James a continué en solo dans les années 2000, avec plusieurs bons albums. Cette chanson est issue de l'album « Réel » de 2009 et dénonce la prise de drogue devenue banale. La production signée Dj Maitre & Tefa utilise encore une fois un sample de musique classique qui colle parfaitement avec la voix de Monsieur Kery James. Il est une des figures du rap engagé mais toujours de façon intelligente et c'est ce pourquoi il mérite un grand respect. C'est finalement grâce à des gens comme çeux cités ci-dessus que le rap existe encore aujourd'hui en France et marque depuis deux-trois ans un renouveau.


La suite et fin dimanche prochain.

8.4.12

Je découvre... #1



Je Découvre... #1 : Le Rap.


Lancez le débat autour de vous, au travail, à la fac, au lycée, dans un lieu public, n'importe où, demandez donc « qui aime le rap français » ? C'est bien connu, c'est un genre qui n'a pas ses lettres de noblesse dans la musique, mais la question c'est : pourquoi ? C'est bien simple, premièrement, c'est un genre qui n'est pas du tout représenté dans les médias. Une radio nationale hip-hop qui s'appelle « Skyrock » et qui diffuse Mister You, il n'y a pas à chercher plus loin pour comprendre pourquoi tout le monde s'accorde à dire : « Je n'aime pas le rap ».

Mais le rap n'a pas toujours été tout blanc non plus, c'est un genre qui vient des banlieues à l'origine, là où tout n'est pas toujours rose. Et même quand certains rappeurs ont réussi, l'argent leur a monté à la tête, ce qui provoque aussi un effet négatif sur la population, veuillez comprendre Booba et sa tendance maladive à l'egotrip et au bling bling. Mais le constat est là, on crache toujours sur le rap français en prétextant que ce n'est pas de la musique, en faisant un bref retour sur ces vingt dernières années je vais tenter de vous convaincre que c'est un genre à part entière qui mérite d'avoir une meilleure place dans le paysage audio-visuel actuel.

Les Années 1990 – Les débuts, de la funk au classique.

Alors qu'aux Etats-Unis la culture est déjà bien implantée, elle va arriver en France au début des années 1990. Entre 1988 et 1993, il va sortir plusieurs albums de rap qui vont commencer à s'installer doucement dans de petites radios. C'est en 1993 que va sortir l'album « J'appuie sur la gachette » de NTM. La recette est simple, comme outre-Atlantique, on prend des inspirations Funk, avec beaucoup de basses, et un son assez lourd. Kool Shen avec l'aide de The Beatnuts va produire la chanson « Qui Paiera Les Dégats » qui suit.



La même année, IAM va sortir son album « Ombre est lumière », avec la même recette. On sent la touche funk qui colle parfaitement avec l'accent du sud de ces Mcs. On se souvient surtout de cet album pour la bombe « Je Danse Le Mia » qui restera éternelle, mais je partagerai avec vous la chanson « L'Aimant » que je trouve plus mature, aboutie. A partir de cette année, le paysage musical français va être définitivement transformé grâce à ces deux groupes.


L'année suivante, MC Solaar va sortir son deuxième album. Le carton qu'a connu « Caroline » en 1991 va lui permettre de lancer une carrière solide qui n'a jamais cessé depuis. De l'album « Prose Combat », je vous laisse (re)découvrir « Séquelles », qui est une merveille littéraire, produite par Jay et M'Bari. Ceux qui disent que les rappeurs ont un vocabulaire limité, à peine recherché, n'ont probablement écouté ce jeune Claude : « Aujourd'hui je sais que j'ai été un imbécile / elle était presque ma presqu'île » ou « Seul dieu sait quelles sont ces séquelles ».


En 1996, un album va venir changer la donne, il sera plus joyeux, toujours avec une inspiration funk, mais travaillé à l'extrême, atteignant un niveau de production rarement atteint, il s'agit de « Première Consultation » de Doc Gynéco. Il a un débit de parole unique, avec des intonations particulières, qui fait tout le charme de cet album. On ne parle bien entendu pas ici de ses déviances politiques qui ont pu suivre, je vous laisse écouter « Celui Qui Vient Chez Toi (Quand Tu N'es Pas Là) » produit par Ken Kessie, qui fera de cet album un pur classique.




On parlait de Booba un peu plus haut dans cet article, c'est en 1997 qu'il sort avec Ali l'album « Le Crime Paie » sous le nom de Lunatic. Avec l'avancée dans les années, on commence à voir d'autres sources d'inspiration que le funk pour les productions, avec un peu moins de basse, un son un peu plus pur. On reviendra un peu plus tard sur l'histoire de Booba, mais personne ne peut écouter ce « Entre Dans La Danse » sans y voir de la qualité. Difficile cependant de se pointer en boite avec une 8-6 et une arme automatique en pretextant de venir danser avec les Lunatic.



C'est aussi cette année que Passi va quitter le Minister Amer et sortir son premier album solo « Les Tentations ». Si aujourd'hui à la terrasse d'un café vous parlez de Passi, je prends le pari qu'on vous parlera de « Dis L'Heure De Zouk » ou de « Face à La Mer »... Pourtant c'est bien plus que ça, depuis le début des années 1990 il fait parti du paysage du hip-hop français. Il avoue « On apprécie ma voix et mon nom prend du poids » dans la chanson « De 79 à 99 », mais je pense qu'il ne s'attendait pas à faire une telle carrière.



« J't'explique, c'que j'kiffe, c'est d'fumer des spliffs ». Vous avez forcément déjà entendu cette punchline signé NTM encore une fois. Mais ici, la production a monté d'un cran, signée Sully Sefil (Oui, vous avez bien lu, celui qui chante « J'voulais »), elle sample un morceau de Chopin. Je mets ma main à couper qu'il y a plus de fans de rap français amateurs de musique classique, que de fans de musique classique amateurs de rap français. Tout ça parce que depuis la fin des années 90, on ne compte plus le nombre de morceaux qui samplent des morceaux classiques, et ce n'est pas pour nous déplaire, voici « That's My People » (1998).



Il y a des probablement des disques extra-ordinaires qui ne sont jamais sortis parce qu'ils n'ont pas été terminés, « Prestige 1998 » a failli finir dans ce groupe. Enregistré en 1998, mais mis à disposition gratuitement il y a deux ans de ça. C'est le résultat d'un projet orchestré par Axis, que des pistes qui samplent des morceaux de musique classique. Avec les présences d'ATK ou de Diksa, entre-autres pour les paroles, la qualité est à rendez-vous. Découvrez « La Rage » ci-dessous et écoutez bien la qualité de la production (quand on entend parfois qu'un rappeur n'est pas un musicien ).



Rohff, ne me dites pas que vous n'avez jamais dit ou entendu du mal de lui ? Pourtant, il a fait des choses bien, avant de mal tourner. Vous reconnaitrez directement la voix grave de Kery James sur ce morceau d'Ideal J avec Rohff et Demon One. J'ai un coup de cœur particulier pour cette chanson, puisque la production est signée Dj Mehdi. Il a toujours été reconnu pour son travail chez Ed Banger, et adoré, mais déjà le hip-hop des années 1990 ont été marquées par sa patte. Pionnier du milieu du rap, Kery James fait parti des anciens qui font toujours des disques de qualité en 2010, et pour ça on peut lui tirer notre chapeau.


La fin des années 1990 marquent l'apparition d'une nouvelle forme de rap, plus tranquille, moins engagée, avec une ambiance vraiment relaxante. Le morceau qui suit est l'exemple parfait du type de morceaux de ces années là. La Case Negre fait ainsi un morceau où un par un, chaque membre par de lui tranquillement, avec un flow relaxant, presque trop calme. Le tout est appuyé par ce son de cuivre qui se balance nonchalamment tout au long du morceau en arrière-plan. « Quand je rap » est finalement un morceau qui ne fait de mal à personne, qui s'écouterait n'importe quand, et la recette fonctionne. Les maisons de disque vont vite le comprendre et on verra naître une partie du rap que j'affectionne moins, avec un son hip-hop futuriste, qui va cartonner sur les radios.



Mais ces ambiances de l'époque ont tout de même fait de très bon morceaux. Réputé comme groupe de rap hardcore conscient par les puristes, La Rumeur va d'ailleurs utiliser une production, signée Soul G & Cool M, typique cette époque tranquille (peut-être grâce à l'année de bonheur qu'a amené la victoire en coupe du monde). Mais l'ambiance de fond contraste avec les revendications des textes de ce « Champs de Canne à Paname », avec des lignes classiques comme « Il paraît qu'on bouffe aussi du blanc ? Du blanc de poulet ? Du colombo de poulet ? En fait, j'adore le poulet, j'le veux bien cuit, roti, farci d'son képi, même si j'sais qu'un pays sans flicaille c'est l'utopie ».


On en parlait un peu plus tôt, la fin des années 1990 va connaître un grand nombre de singles imparables martelés sur les radios toute la journée, entre Stomy Bugsy, Disiz La Peste, ou Pit Baccardi, tous ont eu un succès extra-ordinaire. Le morceau qui suit est un exemple de ces tubes, la production signée Pone (pas le même que Dj Pone), un beatmaker qui a souvent été comparé à Dj Mehdi, ce tube de 113 vous est forcément arrivé un jour aux oreilles. Le groupe a une assez mauvaise réputation en ce moment à cause d'albums trop commerciaux, même individuellement, pour Mokobé ou AP. Mais finalement, ce morceau prouve qu'il y avait au départ de bonnes idées et de bonnes intention


A bientôt pour la suite, les années 2000.

1.4.12

WSN - Hors-Série - Kill It With Fire.



Depuis que j'ai vu La Naissance Des Pieuvres, Quartier Lointain ou encore The Social Network, je me dis que la musique électro fait vraiment une bande-son parfaite pour les films, peu-importe leur genre. C'est pourquoi après avoir fait une compilation pour faire l'amour, je vous livre aujourd'hui une compilation pour faire la guerre, avec 90% de titres éléctro, bien agressif et malsain, qui collerait selon moi avec des films comme Apocalypse Now ou La Ligne Rouge. Il faut en tout cas l'imaginer comme tel.



PS : étant donné que le fichier faisait plus de 200 Mo, j'ai choisi un nouvel hébergeur. Lorsque vous avez cliqué sur le lien, il suffit de cliquer sur "Regular Download", puis d'entrer la captcha et d'attendre 60 secondes. Le tour est joué. J'ai rajouté un deuxième lien au cas où le premier ne fonctionnerait pas.